Nous sommes partis à la rencontre de Nawfal Boutahir, le directeur BNTEC (Bureau de Normalisation des Techniques et Équipements de la Construction) de GEB. Nous lui avons posé une série de questions sur notre gamme de produits NF DTU, auxquelles il a bien voulu nous répondre. 

Qu’est-ce que les NF DTU ? 

Nawfal Boutahir : Il s’agit d’un document créé à la base du CSTB, c’est-à-dire le Centre National, Scientifique et Technique du Bâtiment, qui est un centre technique de l’État, ayant pour mission depuis les années 50, la rédaction des cahiers des charges afin de réguler le fonctionnement et la réalisation des ouvrages. En somme, les NF DTU sont des contrats type de marché de travaux, que le maître d’ouvrage va référencer dans ses contrats de travaux à destination de l’entreprise. 

Pourquoi parle-t-on de NF-DTU ? 

On parle de NF DTU, puisque ces documents sont transformés depuis les années 90 en normes françaises. Elles sont identifiables par les logos “normes françaises”, gérées par l’Association Française de Normalisation AFNOR.

DTU vs NF-DTU, qu’est-ce que cela change ? 

Cela ne change rien dans le contenu technique de ces documents. Le seul changement se trouve dans le processus de rédaction de ces documents, qui est maintenant soumis aux règles de l’AFNOR. 

Qui les rédige ? 

Les NF-DTU ainsi que les normes en général, sont rédigées au sein de Commissions de Normalisation. Le BENTEC en référence une centaine en fonction des thématiques. Dans ces commissions, sont regroupés un certain nombre d’intervenants représentant les différentes catégories d’intérêts gravitant autour de la construction. C’est-à-dire, des contrôleurs techniques, des entreprises de travaux, des fabricants, des assureurs ainsi que des maîtres d’ouvrage. 

Les NF-DTU sont-elles obligatoires ? 

L’obligation vient du fait que les documents sont référencés dans les contrats de marché de travaux. Pour autant, il n’y a pas d’obligation, au même sens que les obligations réglementaires.

Quels sont les risques de ne pas respecter les NF-DTU ? 

Nous pouvons identifier deux risques : 

  • Le risque contractuel 

En effet, le DTU étant une pièce contractuelle du marché des travaux, le non-respect de ce DTU, montre que l’entreprise ne respecte pas son contrat, ce qui peut l’amener à des litiges avec son client. 

  • Le risque assurantiel 

Il faut savoir que le DTU fait partie de ce qu’appellent les assureurs, “la technique courante”. C’est-à-dire, les techniques assurées de manière automatique. Ne pas respecter le DTU peut engendrer des sinistres ainsi qu’éventuellement, des polices d’assurance plus chères à l’entreprise, puisqu’elle n’a pas respecté ces règles de l’art.

Ont-elles un rôle lors des litiges ? 

Cela reste un document de référence, sur lequel il est possible de s’appuyer en cas de litige pour vérifier que nous avons bel et bien respecté les règles connues et répandues sur le territoire français. 

Où peut-on se procurer les NF-DTU ? 

Les NF-DTU sont des documents payants, puisqu’ils sont soumis au droit d’auteur. Ils sont rédigés par  l’AFNOR. De ce fait, il existe deux façons de les trouver :

  • sur la boutique en ligne de l’AFNOR
  • sur la boutique en ligne du CSTB

Toutes les entreprises qualifiées QUALIBAT ont la possibilité d’avoir les DTU gratuitement. 

Quelles sont les étapes de la NF-DTU 60-31 ? 

Le DTU 60-31 décrit l’ensemble des étapes, selon des règles de l’art, pour la réalisation en bonne et due forme d’une canalisation. De sorte, il va demander à ce qu’on chanfreine la canalisation, puis fasse le marquage, suivi du polissage, du dégraissage, pour enfin passer à l’étape du collage et de l’emboîtement. 

Que dire aux plombiers qui disent ne pas avoir le temps d’appliquer les NF-DTU ? 

Je les comprends. Nous sommes dans un rythme effréné, sur des chantiers qui doivent être réalisés de plus en plus rapidement. La problématique étant, que les règles ont besoin de temps pour être implantées correctement sur les chantiers. Ici, l’intervention du maître d’ouvrage est nécessaire, il doit expliquer et faire comprendre qu’un temps supplémentaire est nécessaire à la mise en place des engagements contractuels. 

Retrouvez l’interview en format vidéo, en cliquant ici. 

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