Depuis son entrée en vigueur en janvier 2022, la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020) a imposé de nouvelles normes pour les constructions neuves en France, visant à réduire leur impact écologique. Mais, depuis le 1er janvier 2025, un nouveau tournant s’opère avec des seuils carbone encore plus stricts, fruit d’un décret publié en fin d’année 2024.

Ces ajustements, bien que techniques, redéfinissent les obligations des professionnels du bâtiment et, en particulier, des plombiers qui jouent un rôle central dans la mise en conformité des équipements et des systèmes.

Une ambition renforcée pour le climat

La RE 2020 repose sur trois piliers principaux : la réduction de la consommation énergétique, la décarbonation des bâtiments et l’amélioration du confort des occupants, notamment en été. Les seuils carbone, qui étaient jusqu’à présent progressifs, deviennent désormais plus stricts pour les constructions neuves, afin de réduire encore davantage l’empreinte environnementale des bâtiments. Concrètement, cela signifie que les émissions de gaz à effet de serre liées à la construction et à l’exploitation des bâtiments devront être considérablement réduites.

Le décret de fin 2024 précise ces nouvelles exigences. Par exemple, les émissions maximales autorisées pour les bâtiments résidentiels et tertiaires sont abaissées de 15 % par rapport aux seuils de 2022. De plus, les matériaux biosourcés et les systèmes énergétiques bas carbone, comme les pompes à chaleur ou les chaudières à hydrogène, sont encore davantage valorisés.

Impact pour les plombiers : des exigences accrues

Les plombiers, en tant qu’acteurs clés des équipements thermiques et sanitaires, sont directement concernés par ces changements. Voici les principaux impacts :

Priorité aux équipements bas carbone : les nouvelles constructions doivent intégrer des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude à faible émission de CO2. Les chaudières à fioul ou à gaz fossile, par exemple, deviennent de moins en moins utilisables dans les projets conformes à la RE 2020. Les plombiers doivent donc se tourner vers des solutions comme les pompes à chaleur, les chauffe-eau thermodynamiques ou encore les chaudières à hydrogène.

Matériaux biosourcés et circuits courts : les matériaux utilisés pour les installations sanitaires et thermiques doivent présenter un faible impact carbone. Par exemple, les canalisations en cuivre ou en polyéthylène basse densité (PEBD) pourraient être privilégiées par rapport à d’autres matériaux plus émissifs.

Amélioration de l’étanchéité et de la performance énergétique : les plombiers sont aussi sollicités pour garantir une étanchéité optimale des systèmes, afin d’éviter les pertes énergétiques. Cela inclut une meilleure isolation des réseaux d’eau chaude sanitaire et des systèmes de chauffage.

Quels ajustements pour faciliter la transition ?

Le décret prévoit plusieurs dispositifs pour accompagner les professionnels dans la mise en œuvre de ces nouvelles obligations :

Un temps de transition pour certains équipements : afin de permettre aux artisans de s’adapter, certains seuils ne seront pleinement appliqués qu’à partir de 2027, notamment pour les bâtiments tertiaires.

Des aides financières renforcées : le gouvernement a élargi les subventions accessibles via MaPrimeRénov’ pour encourager les particuliers à opter pour des équipements conformes. Les plombiers peuvent jouer un rôle de conseil en aidant leurs clients à bénéficier de ces aides.

Formation et certification : la montée en compétences est essentielle. Les plombiers devront suivre des formations pour maîtriser les nouvelles technologies et matériaux requis par la RE 2020. Les certifications, telles que le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), deviennent plus que jamais un atout commercial.

Un avenir à construire ensemble

Avec la montée en puissance des normes de la RE 2020, les professionnels du bâtiment, et notamment les plombiers, se trouvent au cœur de la transition écologique. En adoptant les équipements et matériaux appropriés, en se formant aux nouvelles technologies et en accompagnant les clients dans leurs projets, ils pourront non seulement répondre aux exigences réglementaires, mais aussi contribuer activement à la réduction de l’empreinte carbone du secteur. 2025 marque une étape importante, mais elle n’est qu’une étape dans un parcours plus large vers la construction durable.